mardi 20 septembre 2016

"L'animalité de l'homme", thème du festival du film grolandais de Toulouse



Par  
France TV info
 Christophe Salengro, le président de Groland en septembre 2015
 
"L'animalité de l'homme" est l'un des grands thèmes du 5e Festival international du film grolandais ou "Fifigrot" qui s'ouvre lundi à Toulouse pour célébrer le "pays alternatif" de Groland, l'émission satirique de Canal+.
"Il est temps que l'Homme se rende compte qu'il est un animal prétentieux", a expliqué Benoît Delépine, l'un des acteurs de Groland, ce pays fictif inventé il y a 24 ans par l'équipe de l'humoriste Jules-Édouard Moustic. "L'homme est un singe prétentieux et culturé. Et dans sa prétention, parfois, il peut être touchant", ajoute l'acteur, se disant "heureux comme un lapin" du Zapoï, la nouvelle formule de l'émission depuis la rentrée. "On n'a jamais été aussi bien. La société qui nous emploie nous laisse faire ce qu'on veut", assure-t-il depuis "l'Institut culturel grolandais" à Paris.

Le Fifigrot, qui se tient jusqu'au 25 septembre, est un festival de cinéma, avec au programme la projection de 64 longs-métrages et d'une centaine de courts-métrages. Le festival attire chaque année 25.000 personnes. "Le vrai ciné Grolandais est sauvage. Primitif. Pour tout dire indicible. Qui fait si peur qu'on en rit", fait valoir Benoît Delépine.

C'est un peu en fonction de ces critères qu'ont été choisis les dix films en compétition. Inédits en salle, plusieurs ont été présentés à Cannes lors de la Semaine de la critique ou dans la collection "un certain regard". Dans la sélection officielle se mêlent une comédie drolatique à sketches avec la troupe théâtrale des Chiens de Navarre ("Apnée" de Jean-Christophe Meurisse), la lutte contre la mafia ("Dogs" du roumain Bodgan Mirica) ou la cruauté humaine ("Willy 1er"). Déjà récompensé par le Prix d'Ornano-Valenti pendant le Festival de Deauville, ce film sortira le 19 octobre. Réalisé par quatre cinéastes, il est porté par Daniel Vannet.

Daniel Vannet à Cannes pour "Willy 1er"

  "Au total, il y a huit premiers films. C'est une première pour nous. Cela nous offre un cinéma plus brut", commente le programmateur Guillaume Louradour. Hors compétition, l'équipe a prévu une thématique "Vive la sociale". "Il  s'agit de quatre documentaires inédits sur les "empêcheurs de tourner en rond". Parmi eux, "La cigale, le corbeau et les poulets" d'Olivier Azam. Il retrace les interpellations à Saint-Pons-de-Thomières (Hérault) et le placement en garde à vue en septembre 2009 de 11 personnes engagées dans des milieux notamment "associatif, politique, syndicaliste" après des lettres de menaces  adressées à des hommes politiques, dont Nicolas Sarkozy. Cette opération avait déclenché des protestations contre les méthodes d'enquête. L'auteur avait été appréhendé le 20 septembre à Hérépian (Hérault). Handicapé et sans profession, ce membre d'un club de tir avait avoué avoir agi seul.

 Le jury, présidé par l'acteur, réalisateur et dramaturge Pierre Etaix, remettra le 25 septembre "l'Amphore d'or" du meilleur film grolandais. En 2015, "The other side", l'autre côté de l'Amérique, un film franco-italien de Roberto Minervini, avait été couronné par l'acteur Benoit Poolevorde. Seront décernés une "Amphore du peuple" par les spectateurs et le "prix Michael Kael", le nom du personnage de reporter cynique de Benoît Delépine.

Courts-métrages et livres seront en compétition alors que des conférences, concerts, rencontres littéraires et expositions sont organisés en une trentaine de sites à travers la ville. L'organisation rendra hommage à des dessinateurs disparus, dont Tignous (exposition et projection des épisodes de Pandas dans le brume) et Honoré (projection de Monsieur Honoré de Baptiste Drapeau), tués lors de l'attentat contre Charlie Hebdo du 7 janvier 2015.

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