dimanche 20 mars 2016

PS : des sections de quartiers populaires font dissidence

Source : La Dépêche

Politique

Le débat sur la déchéance de la nationalité et le feuilleton de la loi travail de Myriam El Khomri ont laissé des traces chez les militants de base du Parti socialiste toulousain, où la colère gronde. Lors de leur assemblée générale, mardi dernier, deux sections de quartiers populaires, la 11 et la 12, ont voté à l'unanimité le retrait pur et simple des deux projets de loi contestés, qui n'ont plus rien à voir, disent-elles, avec leur valeur. Pour l'occasion, les deux sections se sont réunies ensemble et rappellent qu'elles «couvrent un territoire de 120 000 habitants, un quart de la population toulousaine». Soit un ensemble qui comprend les quartiers de Bagatelle, les Oustalous, Croix-de-Pierre, Papus, le Mirail, La Faourette, la Fourguette, Mirail, Reynerie, Bellefontaine, les Pradettes, Mirail Université, Saint Simon, Les Tibaous, Lardenne et Beauregard… La prise de position de ces militants traduit, de leur propre aveu, «une exaspération grandissante de la base» envers la politique du gouvernement et les positions du Parti socialiste. Et la rupture semble consommée. «Il n'est pas question de faire la campagne de François Hollande pour la présidentielle», assure Pierre qui, comme les autres dissidents appelle à «l'unité du PS aux côtés de tous les exclus, de la jeunesse et des salariés mobilisés, sur le principe du respect des valeurs défendues depuis plus d'un siècle dans le sillage de Jean Jaurès»… Mais le député Christophe Borgel, secrétaire national aux élections et membre de la section 11, veut relativiser la colère de ses camarades. «Modérons les choses, la motion en question n'était pas prévue et a été proposée en fin de débat à une quinzaine de personnes, croit-il savoir. Ce qui est sûr, c'est que la déchéance de nationalité et la façon dont on est entré dans la loi travail ont suscité de très fortes interrogations. Mais je dis à mes amis qu'il y a encore moins de raison aujourd'hui de demander le retrait du projet de loi El Khomri, qu'il y en avait au début. Le PS a joué son rôle en permettant de faire évoluer le texte et d'arriver devant l'Assemblée nationale avec une version équilibrée pour les salariés. Demander le retrait est une erreur. D'autant que si j'en crois l'Insee, la politique du gouvernement est en train de porter ses fruits». Le député assure qu'il n'a pas senti «un vent de fronde», mais estime que «le PS a besoin de dialogue et d'écoute». Reste à savoir si cette prescription sera suffisante pour faire retomber la fièvre.
Gilles-R. Souillés

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