mardi 29 mars 2016

Bernie Sanders, un Américain tombé dans le chaudron de la gauche

Source : le Monde

 Les deux mains saisissent le pupitre, la salle se tait, la voix s’élève. Impitoyable, elle met à nu les maux américains, détaille les plaies, répète les statistiques assassines. Ce matin-là, la neige tombe à gros flocons autour de la salle confortable qui accueille les invités du petit-déjeuner organisé par le New Hampshire Institute of Politics et le Saint Anselm College, à Manchester, aux Etats-Unis. Des costumes-cravates et des tailleurs ont pris place autour de tables rondes couvertes de jolies nappes et chargées de porcelaines blanches. La voix n’en a cure. Véhémente, elle prend à témoin, admoneste, juge et condamne avec autant de vigueur que dix jours auparavant à Underwood, un village-rue de l’ouest de l’Iowa, où une foule de chemises à carreaux et de gros pulls s’était rassemblée dans la sobriété d’un gymnase.

La voix tonne les soirs de victoire comme les soirs de défaite. Qu’importe si ces dernières sont plus nombreuses et si l’écart se creuse dans la course à l’investiture démocrate qui oppose Bernie Sanders à l’archi-favorite Hillary Clinton. L’indigné de la campagne américaine n’a pas dit son dernier mot. Samedi 26 mars, il a même pris la tête lors de caucus organisés dans trois Etats : en Alaska, à Hawaï et dans l’Etat de Washington.
Six ans plus tôt, le 10 décembre 2010, un peu avant 10 h 30, la même voix s’était élevée dans un désert sénatorial. Ce même homme en colère avait, au nom de la classe moyenne, ouvert puis instruit le procès de la reconduction par le président démocrate Barack Obama de généreuses exemptions fiscales décidées par la précédente ­administration républicaine. L’assemblée était étique mais le ­sénateur n’avait cessé de parler que huit heures et demie plus tard. Devenu très vite l’événement de la journée, le discours-fleuve avait provoqué le blocage du site du Sénat, sous l’effet d’une marée de connexions venues suivre en direct cette séance historique. Ce discours a, depuis, été retranscrit dans un livre, dont les bénéfices ont été reversés à des associations caritatives.
A 74 ans, Bernie Sanders, sénateur du Vermont, décide de se lancer dans la course à l'investiture démocrate (ici, à Kenner, en Louisiane, le 26 juillet 2015). | Caitlin Faw/AP/SIPA
Il n’avait pas fallu plus de quatre phrases, ce jour-là, pour que sorte de la bouche de l’élu un « chtrong » révélateur du pedigree de son propriétaire. Dans la salle ouatée du New Hampshire, les profits de « Wall Chtreet » sont « achtronomical » et les inégalités « dechtroying ». Un demi-siècle de Vermont n’a eu aucune prise sur cette voix qui appartient à Brooklyn. Les spécialistes sont certainement capables de la géolocaliser à un bloc ou deux près, dans le quartier de Flatbush, là où a grandi le futur candidat à l’investiture démocrate, né en 1941. Père vendeur de peinture, milieu modeste, vie parcimonieuse.
“Imaginez que vous vous retrouvez sur une île déserte avec lui. Il parle. Les jours passent. Il parle toujours et, à la fin, vous préférez les requins.” Garrison Nelson, professeur de sciences politiques
L’accent dit ce que Bernie Sanders ne dit pas. Du moins pas volontiers et pas même à ses proches. Huck Gutman est un professeur de littérature épris de poésie, mais surtout un compagnon de lutte. Il fut son chef de cabinet au Congrès des États-Unis. Les fenêtres de son bureau de l’université du Vermont, un damier élégant de bâtiments de brique rouge, à Burlington, donnent sur une cascade de toits qui s’étire jusqu’aux rives du lac Champlain.
Plus de quarante ans que ces deux-là vont l’un chez l’autre, la seule différence aujourd’hui est la présence des agents du Secret Service et leur vérification de routine de l’identité d’un visiteur qui a toujours été ici chez lui. Malgré cette proximité, Hugh Gutman confirme que Bernie Sanders se livre peu : « Nous avons dîné des dizaines et des dizaines de fois à Washington, nous avons marché ensemble, nous n’avons jamais cessé de parler, et nous avons toujours parlé de politique. » Abrupt et drolatique, Garrison Nelson, professeur de sciences politiques qui connaît Sanders presque aussi bien que Huck Gutman, est lui aussi affirmatif : « Imaginez que vous vous retrouvez sur une île déserte avec lui. Il parle. Les jours passent. Il parle toujours et, à la fin, vous préférez les requins. »
Tout pour le message et qu’importe le messager. Mèches blanches rebelles, costumes fonctionnels, rien qui attire l’attention lorsqu’il se tait. « Ils disaient que nous n’arriverions jamais à rien, parce que je ne connais pas les peignes et que je ne ferai jamais la couverture du magazine GQ… », grince régulièrement l’intéressé dans ses réunions électorales. « Vous n’y arriverez jamais » : un refrain qui accompagne Bernie Sanders depuis plus d’un demi-siècle.
Bernie Sanders devant une photo de son mentor, le syndicaliste et leader socialiste Eugene Victor Debs (1855-1926), auquel il consacre un documentaire en 1979. | Steve Liss / The Life Images Collection / Getty
C’est dans le Vermont que tout a commencé, et c’est dans le Vermont que tout finira. Dans ce qui fut brièvement une République avant de rejoindre les Etats-Unis d’Amérique en 1791. Au commencement est une main, levée au cours d’une réunion d’un parti confidentiel, le Liberty Union Party, classé alors entre la gauche intensive, la gauche qui y croit et la gauche qui est encore plus à gauche. On cherche des candidats pour les élections à venir et ­Bernie Sanders n’a pas encore trouvé sa voie.
Huit années séparent la fin de ses études universitaires, à Chicago, en 1964, de cette entrée en politique qui se matérialise, en 1972, par une première défaite qui ne sera pas la dernière. Huit années qui embrassent deux grands combats de la gauche américaine d’alors : la lutte pour les droits civiques et l’opposition à la guerre du Vietnam. Inutile de quêter un grommellement approbateur. Que Chicago ait été une matrice relève de l’évidence. « Son frère aîné, Larry, a compté dans son éveil politique, puis il y a eu le lycée, et enfin l’université », énumère Garrison Nelson. Bonnie ­Walter, à l’époque étudiante dans le même établissement, raconte. « L’université était installée dans un quartier noir, c’était un îlot de Blancs. » Une formation politique accélérée dans une institution atypique, qui attirait les profils singuliers. « La tête de mes parents quand je leur ai dit que je voulais étudier là-bas… », se souvient Bonnie.
En 1962, le campus se distingue par des sit-in pacifiques dénonçant la politique ségrégationniste d’attribution des logements universitaires. Bernie Sanders, qui participe à cette contestation, est brièvement arrêté par la police, puis libéré après le versement d’une amende symbolique. Chicago… Encore un détail ? « Je me souviens que nous étions tous fauchés », s’amuse Bonnie.

Séjour au kibboutz

Peu après l’obtention de son diplôme, Bernie Sanders passe ensuite quelques mois en Israël avec sa première épouse à Sha’ar Ha’Amakim, un kibboutz rattaché à l’Hashomer Hatzair, la « jeune garde » socialiste et sioniste. L’épisode en dit long sur sa réticence à se livrer car il a fallu attendre février pour que l’endroit soit identifié, au terme d’une plongée dans les archives du quotidien israélien Haaretz. L’un de ses journalistes avait rencontré l’intéressé alors plus bavard en 1990, à l’occasion de sa première campagne nationale.
Son frère Larry, qui avait partagé cette expérience communautaire, ne se souvenait pas de l’endroit, situé près de Haïfa, pas plus que la première épouse du sénateur. La campagne pour l’investiture démocrate et les cohortes d’inquisiteurs qu’elle charrie a livré une autre confidence. Elle concerne l’unique fils de Bernie Sanders qui, selon la légende, était accroché à son autre bras lorsqu’il leva la main pour se porter candidat. Ce n’est qu’en juillet que l’identité de la véritable mère a été établie. L’histoire officielle avait longtemps retenu le nom de la première épouse du futur sénateur. Mais l’enfant avait été conçu avec une autre compagne, restée aussi discrète que son père.

Avare en confidences

Levi Noah Sanders, aujourd’hui âgé de 45 ans, dit aussi une part du sénateur claquemurée dans l’intime. « Je n’ai jamais parlé de judaïsme avec lui, explique Huck Gutman. Moi aussi, je suis juif. Mais je crois que son rapport à la religion est encore plus distancié que le mien. » Pas de rite personnel pour les grandes fêtes qui ponctuent l’année. Pas de commentaires particuliers dans un pays où la foi, en année électorale, est pourtant exhibée comme la famille, les diplômes ou les états de service dans l’armée.
Ce n’est que tout récemment que la figure du père, émigré de ­l’Europe centrale en 1927, s’est frayé un chemin jusqu’aux discours de campagne du sénateur. Mais l’évocation du parcours de ce juif polonais laissant derrière lui une famille qui sera, quelques années plus tard, prise au piège de l’extermination, n’a rien d’un élément de story­telling testé par des agences de communication au sein de groupes qualitatifs. Elle vise plus à riposter aux attaques républicaines qui s’abattent sur les immigrés. Au cours d’un débat télévisé, le 11 février, alors que son adversaire Hillary Clinton avait insisté sur l’importance symbolique de l’élection d’une femme à la Maison Blanche, le sénateur avait rétorqué qu’une « victoire Sanders serait également historique ». Il s’agissait sans doute moins, dans son esprit, de l’élection d’un premier président juif que de celle du premier « socialiste » américain.
Militant des droits civiques, Bernie Sanders soutient la candidature de Jesse Jackson aux présidentielles de 1984 et 1988 (ici, en 1988, avec Jesse Jackson à Montpelier, dans le Vermont). | Toby Talbot / AP
Retour dans les forêts de bouleaux du Vermont, il y a un demi-siècle. Les années 1960 s’y achèvent par des vagues d’exodes urbains, et la rudesse de l’hiver y produit une sélection naturelle qui consacre les plus résistants. « A l’époque, les tensions raciales étaient très vives. Dans les grandes villes, on était obligé de choisir son camp », rappelle Garrison Nelson. Mais ce n’est pas la seule motivation qui attire là des cohortes de jeunes Américains. Sans être hippie – « J’avais les cheveux longs, mais les leurs l’étaient encore plus », a-t-il raconté –, Bernie Sanders est simplement motivé par un idéal de vie champêtre. C’est du moins le souvenir qu’ont gardé ses amis.
Trop âgé pour être plongé armes à la main dans le bourbier vietnamien, il se cherche et multiplie les métiers. Peintre, menuisier, et même cinéaste. En 1979, il consacre un documentaire à son héros américain, Eugene Victor Debs, syndicaliste et homme politique socialiste de l’Indiana. En guise de prélude, on entend : « Si vous êtes jeune et si vous passez, comme la moyenne des Américains, une quarantaine d’heures par semaine devant la télévision, vous avez probablement entendu parler de personnes aussi importantes que Kojak et Wonder Woman, de dizaines de marques de déodorants, de coups bas politiques et du dernier match entre les Red Sox de Boston et les Yankees de New York. Curieusement, personne ne vous a sans doute parlé de Gene Debs, un Américain parmi les plus importants du XXe siècle. »
Pour faire court, on dira que le réalisateur a été paralysé par son admiration. Le portrait de Debs est accroché dans le bureau du sénateur, à Washington, ce qui a longtemps été considéré comme une sympathique lubie. Eugene Debs avait été emprisonné à plusieurs reprises, notamment pour son opposition, en 1917, à la participation des Etats-Unis à la première guerre mondiale. C’est depuis sa cellule qu’il s’était présenté pour la cinquième et dernière fois à l’élection présidentielle, en 1920, à l’âge de 65 ans.

Elu maire de justesse

Dans les années 1970, Bernie Sanders enchaîne lui aussi les déroutes électorales avec la régularité d’un métronome sous les couleurs du Liberty Union Party. Au point de s’en lasser et de rompre, en 1976, avec la politique et une étiquette qui garantit la défaite. La pause est brève. Poussé par un ami très proche, Richard Sugarman, juif hassidique et philosophe, il se présente comme indépendant à la mairie de Burlington, tenue par un démocrate usé jusqu’à la corde. Il gagne de 24 voix. Une marge réduite encore à dix petits bulletins après recomptage.
Qu’importe, il tient sa première victoire et déçoit rapidement ceux qui le considèrent comme un accident électoral. D’autant qu’il bénéficie désormais d’une garde rapprochée. Pendant la campagne, puis de nouveau le soir de son élection, il a rencontré Jane O’Meara, née elle aussi à ­Brooklyn en 1950, que son premier mari, un Driscoll employé par IBM, avait emmenée de New York à Burlington. Spécialiste des questions d’éducation, elle a milité contre la guerre au Vietnam. Très vite, elle forme avec Bernie Sanders un tandem dont on peut penser qu’il doit beaucoup parler de politique.

Copain avec les patrons de Ben & Jerry’s

Sur place, la « Sandernista » défraie régulièrement la chronique. A l’intérieur, l’heure est à la défense du bien commun, comme l’aménagement d’un parc municipal sur la rive du lac Champlain alors promise aux promoteurs. C’est là que Bernie Sanders annoncera sa candidature à l’investiture, trente-cinq ans plus tard. A l’extérieur, la mairie affiche sa solidarité avec les sandinistes du Nicaragua contre les « Contras », la guérilla armée par l’administration Reagan.
Les candidats à l’investiture républicaine tournent aujourd’hui en ridicule « une lune de miel » passée par le couple marié en 1988 en terre soviétique. Renseignements pris auprès de Huck Gutman, il s’agissait surtout du voyage d’une délégation de la municipalité à l’occasion du jumelage de Burlington avec Yaroslav, ville russe située au nord-est de Moscou. Mais le maire Sanders se montre plus avisé et pragmatique que ses adversaires ne l’imaginaient, y compris avec les « patrons ». C’est à cette époque qu’il rencontre deux New-Yorkais venus s’installer en pleine forêt pour y confectionner des crèmes glacées.
« On cherchait une région où se lancer sans craindre la concurrence. C’est comme ça qu’on a choisi le ­Vermont. Pas le meilleur endroit, a priori, pour vendre des glaces… Cela fait trente ans qu’on est ses administrés, on connaît le bonhomme », raconte Jerry Greenfield, de Ben & Jerry’s, une success-story industrielle rachetée en 2000 par le géant Unilever. Sans être intimes, les trois hommes ont très vite été liés par une vision commune. Et le soutien des rois de la crème glacée ne se limite pas à la sortie en 2016 d’un parfum Bernie Sanders (un mélange de menthe et de chocolat, une édition limitée à quarante de leurs petits pots colorés). Ils battent aussi activement la campagne pour leur champion. « C’est une aventure à laquelle chacun peut participer, assure Jerry Greenfield. On appelle, on propose nos services et on voit où on peut être efficaces. »

Tolérant sur la question des armes à feu

Après un bail de huit ans à la mairie de Burlington, Bernie Sanders se bâtit une carrière au Congrès, tout d’abord comme représentant (son petit Etat n’en compte qu’un seul), puis comme sénateur. Les débuts sont difficiles pour l’indépendant, tenu à distance par les démocrates à la Chambre des représentants et qui se résigne à participer à un caucus progressiste pour pouvoir compter. Son élection au Sénat, un club plus fermé, le réconcilie avec les démocrates et avec le Capitole, même s’il continue de dire qu’il « travaille » à Washington mais « vit » dans le Vermont.
L’héritier de Gene Debs devient, dans la capitale fédérale, un point fixe, un invariant progressiste en guerre contre « les millionnaires et les milliardaires », dont les noms ont simplement changé. La politique, facétieuse, lui a même donné pour collègue un élu démocrate de Virginie-Occidentale descendant de l’empire Rockefeller qu’il stigmatisait à ses débuts. Bernie Sanders a aussi ses particularités. Tout d’abord, une relative mansuétude envers les armes à feu qu’il explique par le fait que sa terre d’élection est aussi une terre de chasseurs. Ensuite, une opposition à tout aventurisme militaire. Il compte parmi les 23 sénateurs à voter contre l’utilisation de la force en Irak en octobre 2002.
Bernie Sanders en 1998, lors d'une conférence de presse où il s'oppose au Fonds monétaire international. | Douglas Graham / CQ-Roll Call Inc.
Cette authenticité lui vaut des succès électoraux de plus en plus confortables. Chris ­Pearson fut son assistant et, à l’occasion, son chauffeur avant d’entrer en politique. Il est aujourd’hui un élu du Sénat du Vermont, à Montpelier, la plus petite capitale de tous les Etats américains. « L’un des épisodes qui m’a le plus marqué à ses côtés fut une rencontre dans un coin reculé, raconte-t-il. Quelqu’un nous interpelle : “Je ne partage pas du tout vos idées, mais je vote tout le temps pour vous.” Bernie se gratte la tête, intrigué : “Et pourquoi donc ? – Parce que je sais que vous, au moins, vous ne changerez jamais de positions”, réplique l’autre. »
Lorsqu’il s’est lancé dans la course à l’investiture démocrate, le sénateur n’a d’ailleurs eu qu’à republier un livre écrit vingt ans auparavant, tout juste augmenté d’une postface.
Chris Pearson est catégorique. « Il est indépendant. Je suis membre du Parti progressiste, mais je lui dois beaucoup, car c’est lui qui a mis des mots sur mes idées », assure-t-il. Des idées de plus en plus partagées. Un nombre revient régulièrement parmi ses supporteurs quand on leur demande d’expliquer l’attractivité qui gonfle aujourd’hui le trésor de guerre électoral de Bernie Sanders et remplit les salles où il dissèque les injustices sociales sans se lasser, sans prompteur. Ce chiffre est apparu au détour d’une enquête du très sérieux Pew Research Center, il y a cinq ans. Il disait que 49 % des 18-29 ans jugeaient positivement le terme « socialisme » (contre 46 % pour « capitalisme »).
Bernie Sanders, professeur de maïeutique sociale-démocrate à destination de la jeunesse américaine ? Le coach devenu « cool » d’une sorte de yoga idéologique ? Une lueur d’espoir pour des gauches européennes en capilotade ? Ce serait se méprendre grandement sur le personnage. « Bernie n’a jamais été candidat à une élection pour faire de la figuration, ni hier ni aujourd’hui, assure Garrison Nelson. Il a rompu avec le Liberty Union Party justement parce qu’une partie de la gauche préférait perdre, jugeant que c’était la preuve de sa pureté. Des membres de cette gauche lui en veulent toujours d’avoir fait un autre choix. » « On a beaucoup parlé de sa candidature avant qu’il ne se lance. Et il est très clair pour moi que Bernie est convaincu depuis le départ que c’est jouable, qu’il peut gagner. Il ne s’est pas engagé dans cette aventure pour une candidature de témoignage, pour tirer à gauche Hillary Clinton. Il y croit, il est comme ça », ajoute Huck Gutman. Lorsque Bernie Sanders a fait campagne pour la première fois, les candidats républicains Ted Cruz et Marco Rubio n’avaient que 1 an. Selon toute probabilité, le printemps prochain, sa voix tonnera encore lorsque les leurs se seront tues.
Par Gilles Paris (Washington, correspondant)

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