mercredi 14 octobre 2015

La France se positionne pour racheter des morceaux de la Grèce

REPLAY - François Hollande sera à Athènes la semaine prochaine avec 70 chefs d'entreprises français qui espèrent profiter des privatisations.

La France se positionne pour racheter des morceaux de la Grèce Crédit Média : Rémi Sulmont Télécharger
Les conseillers de l'Élysée sont partis à Athènes pour préparer la visite du président français. L'idée, c'est qu'il n'y ait pas de surprise la semaine prochaine. Si on arrive même à organiser un petit bain foule spontané avec des Grecs qui, eux, serreront la main de François Hollande pour le remercier de son soutien - par les temps qui courent voyez-vous -, ce ne serait pas de refus. Le chef de l'État vient soutenir le premier ministre Alexis Tsipras, qui a gagné les élections législatives en septembre. Il parlera à l'université et fera un discours au Parlement d'Athènes. Il s'agit d'une "visite officielle".

Les evzones seront de sortie. Ce sont les gardes traditionnels grecs, avec leurs pompons au bout des chaussures et leurs jupes avec 400 plis, représentants les 400 ans d'occupation ottomane. Ça, c'est pour le folklore grec. Car face aux gardes grecs, le Président Hollande, lui, alignera une armée de chef d'entreprises français, sans jupe ni pompon, mais qui regarderont de très près les opportunités en Grèce.

Athènes passe à la vitesse supérieure

Il y a un programme de privatisations pour renflouer les caisses grecques. On n'arrête pas d'en parler depuis le début de la crise en 2011. Mais cette fois, le pouvoir d'Athènes est forcé de passer la vitesse supérieure. Il s'y est engagé dans l'accord avec l'Union européenne en juillet. Pierre Coppey, le président de Vinci Concessions, le leader mondial du BTP, sera dans la délégation de François Hollande.

Il ne nous a pas dévoilé quelle autoroutes ou quel aéroport l'intéressaient - c'est compréhensible -, mais il confirme que Vinci va très probablement réinvestir en Grèce. D'abord parce que le groupe y est implanté depuis longtemps. Et un peu grâce à François Hollande.

"La France a apporté un soutien significatif à la définition d'une solution à la crise financière de la Grèce. Les Grecs en savent gré au président de la République. Tout cela crée une relation et moment positifs dans les relations entre les deux pays, et c'est tant mieux", explique-t-il.

Pour la photo

Ce climat positif ne signifie pas que les 70 entreprises françaises - Vinci, Total, Veolia, la SNCF, Suez ou EDF - vont signer des contrats la semaine prochaine. Mais les autorités françaises cherchent quand même à parapher une "sorte de protocole", à "sceller quelque chose" avec le premier ministre Tsipras, nous disait la correspondante de RTL à Athènes, Alexia Kefalas. Ce sera un bout de papier pour la photo, pour prendre date. Montrer que la France est là et veut ses morceaux de Grèce.

Les Allemands ont déjà racheté quatorze aéroports régionaux. C'est pour cela que François Hollande est assez pressé de se rendre en Grèce. "On ne va pas regarder les Chinois racheter les îles et ports grecs les uns après les autres", nous disait disait un haut diplomate français.

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