jeudi 9 juillet 2015

Réinventer les partis politiques

Les partis politiques sont parmi les institutions suscitant la défiance la plus forte aujourd’hui. Le phénomène n’est pas nouveau. Les partis ont toujours été associés dans les représentations dominantes à des “organisations oligarchiques”, des machines à “diviser”, à “exercer le pouvoir à tout prix”, “cultiver des clivages artificiels”, à des bureaucraties… Ces critiques se sont exacerbées avec “la crise de la représentation”. Les fonctions des partis politiques semblent s’être affaiblies : ils ne produisent plus d’offres politiques discriminantes, ne sont plus ni des creusets idéologiques ni des intellectuels collectifs, n’encadrent plus à gauche des milieux populaires dont on souligne la déshérence politique, l’abstention ou “la droitisation”. Avec le déclin du militantisme et le processus d’hyperprofessionnalisation de la politique, leur ancrage et leur représentativité sociale se sont à l’évidence érodés. Le poids des médias et des sondages et la personnalisation politique qui en découle contribuent également à les délégitimer. Les partis politiques, liés inévitablement à la démocratie représentative et électorale qu’ils encadrent, sont ainsi condamnés à se “réinventer”, se “rénover”, à s’adapter à la nouvelle donne et à trouver de nouvelles réponses, notamment sur le terrain des pratiques démocratiques (primaires). Certaines vieilles organisations mettent en scène le changement de leurs discours ou de leurs méthodes. De nouvelles formes s’inventent faisant place à plus d’inter activité (via Internet notamment) avec des modalités plus horizontales ou directes de participation.
Ce dossier de la revue, coordonné par Nathalie Ethuin et Rémi Lefebvre, est consacré à ce travail multiforme et très différencié selon les organisations cherchant à se dépasser ou à se “réinventer”.

Photo de Perreau Gérard.

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