Source : Metronews

BUDGET – Le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schauble, a estimé jeudi soir qu'il fallait forcer la France à mener les réformes.

Faut-il mettre le gouvernement français sous tutelle de Bruxelles pour réformer les finances du pays ? C'est ce que propose, à mots à peine couverts, le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schauble. Invité jeudi soir à Washington, il a assuré que "la France serait contente que quelqu'un force le Parlement, mais c'est difficile, c'est la démocratie", avant d'évoquer les réformes "très réussies" menées en Espagne sous le contrôle de la Troïka Union Européenne-FMI-BCE.
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Autant dire que la classe politique française n'a pas apprécié. C'est à gauche que les réactions ont été les plus virulentes. Jean-Christophe Cambadélis, le Premier secrétaire du Parti socialiste, a ainsi dénoncé sur Twitter la "francophobie" "insupportable, inacceptable et contre-productive" du ministre Allemand. De même, Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à la dernière présidentielle, a estimé que Schauble devait "présenter ses excuses au peuple français". Quant à Michel Sapin, il a rappelé à son homologue allemand que "la France déteste qu'on la force". Selon lui, c'est justement ce discours "de la punition, de la sanction, de la contrainte" qui fait grossir les rangs des eurosceptiques.
Un discours qui a peu de chances de trouver un écho chez le ministre des Finances allemand, qui défend depuis toujours une stricte discipline budgétaire. Jeudi soir, il avait d'ailleurs raillé l'incapacité du gouvernement Français à assainir les finances françaises : "Si vous en parlez avec mes amis français, que ce soit Michel Sapin ou Emmanuel Macron, ils ont de longues histoires à raconter sur la difficulté à convaincre l'opinion publique et le Parlement de la nécessité de réformes du marché du travail".
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