jeudi 29 janvier 2015

Grèce : le nouveau gouvernement de Syriza laisse une large place aux activistes et aux chercheurs


Source : Basta mag, par Nikos Smyrnaios, mis en ligne le 29 janvier 2015

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Arton4696 fe21cLe nouveau gouvernement grec vient 
de prendre ses fonctions. Qui sont et d’où viennent les ministres sur qui pèse la lourde 
responsabilité de sortir la Grèce de la crise et de montrer qu’une alternative de gauche 
à l’austérité est possible ? L’alliance de Syriza avec le petit parti souverainiste de droite 
les Grecs indépendants est-elle contre-nature ? Les femmes sont-elles présentes au 
gouvernement et dans quelle proportion ? Quelle sera la place de l’écologie alors que tous 
les regards sont braqués sur la reprise économique ? Voici quelques réponses…
 
Alexis Tsipras a agi très rapidement pour donner les signes du changement.
Premier chef de gouvernement dans l’histoire de la Grèce à refuser de jurer sur la Bible et devant
un pope, il a effectué une visite symbolique dans la foulée de sa prise de fonction.
Il a ainsi déposé une gerbe de fleurs dans le quartier athénien de Kessariani sur le monument
aux 200 héros communistes de la Résistance exécutés par les nazis le 1er mai 1940.
Ce geste se veut symbole de la continuité historique entre les nombreuses générations qui se sont battues
au péril de leur vie à travers les décennies – contre la barbarie, pour la démocratie, la justice sociale et
l’indépendance nationale – et le nouveau gouvernement. C’est aussi un message aux néonazis de
l’Aube dorée qui seront présents de nouveau au Parlement. Enfin, c’est un rappel à l’Allemagne
concernant sa dette historique envers la Grèce.

L’alliance avec les Grecs indépendants

Conscient que le moindre vide de pouvoir pourrait avoir des conséquences imprévisibles,
Tsipras a réussi à composer une majorité parlementaire avec le petit parti des Grecs indépendants
[Syriza, avec 36,3% des voix, compte 149 députés sur 300, le Parti des grecs indépendants,
avec 4,7% des voix, compte 13 députés, ndlr]. Bien sûr il s’agit là d’un choix qui pose problème,
comme l’écrit justement Stathis Kouvelakis, membre de l’aile gauche de Syriza. Mais les Grecs
indépendants ne sont pas un parti xénophobe comme on a pu le lire ici et là. C’est une formation
conservatrice sur le plan sociétal, proche de l’Église orthodoxe et patriote à la limite du nationalisme.
Elle ressemble donc à un parti de droite chrétienne comme il en existe beaucoup en Europe.
Le discours de son chef Panos Kammenos a parfois des relents complotistes.
Mais il n’est en aucune façon un raciste xénophobe avéré, comme l’étaient à coup sûr
de nombreux membres du précédent gouvernement. En effet, Il n’a jamais flirté avec l’Aube dorée,
comme ont pu le faire régulièrement des collaborateurs proches d’Antonis Samaras [Aube dorée,
 d’inspiration néonazie, a obtenu 6,28 % des suffrages et 17 députés, ndlr].
(...)

L’économie en priorité (mais sans banquier)

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10952409 930821336936149 6898049130438820642 n c14d2Au niveau économique le parti souverainiste
de Kammenos a tenu bon sur sa ligne anti-austeritaire et pro-sociale depuis 2012 malgré les pressions
incessantes incluant des tentatives de corruption de ses députes. Étant donné le fait que la relance de
l’économie et la négociation de la dette sera la priorité du gouvernement il s’agit donc d’un choix pragmatique
et cohérent de la part de Tsipras.
La participation de Kammenos au gouvernement en tant que ministre de la Défense compliquera un certain
nombre de reformes importantes comme la séparation de l’Église et de l’État ou le mariage gay pour lequel
Syriza est favorable. Mais elle permet à Tsipras de montrer qu’il a su composer un gouvernement
d’union qui déborde largement le périmètre de son propre parti et de disposer au sein du gouvernement
d’un interlocuteur crédible aux yeux des militaires. C’est aussi le point de vue de Panayotis Grigoriou,
ethnologue, historien et chroniqueur infatigable du drame grec.
Sous la houlette de Yannis Dragasakis, vieux sage qui sera vice-premier ministre et coordinateur général,
 le gouvernement semble à la fois cohérent et équilibré. Les ministères de l’économie et du développement
 seront entre les mains des professeurs d’économie modérés, respectivement Yannis Varoufakis et
Yorgos Stathakis.
(...)

Des universitaires et des activistes partout

Tsipras a décidé de créer un sous-ministère spécial pour la bataille contre la corruption, signe que c’est
aussi une priorité pour son gouvernement. Il y a nommé Panayotis Nikoloudis, un procureur jusqu’à
récemment à la tête de l’Autorité contre la corruption. La rude tâche de démocratiser les forces de
police a été confiée au professeur de criminologie Yannis Panousis, ancien membre d’une formation qui
n’a pas réussi son entrée au Parlement, la Gauche démocratique (DIMAR).
Son supérieur direct, ministre de l’intérieur, sera Nikos Voutsis cadre de Syriza expérimenté et pugnace
qui a déjà eu maille à partir avec la police lors de nombreuses manifestation comme dans le cliché ci-dessous
retweeté à foison. Le fait que le fils de Voutsis est un anarchiste revendiqué qui vient de sortir de prison
rajoute du piment à la situation.
Lire l'intégralité de l'article : http://www.bastamag.net/Syriza-Tsipras-Grece-Austerite

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