mercredi 17 décembre 2014

De plus en plus de contrôle, de moins en moins de social


Les dossiers de Terrains de Luttes n°4

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Depuis 30 ans, la remise en cause de l’Etat social s’est accompagnée, entre autre, d’un développement de l’Etat pénal. Ce processus est caractérisé par la multiplication des forces et des moyens de police ainsi que par le recours plus systématique aux institutions carcérales. Particulièrement fort aux Etats-Unis, ce mouvement n’ignore pas les pays européens comme la France ou la Grande-Bretagne. La diminution des moyens accordés aux politiques socio-éducatives de prise en charge des délinquants, et spécifiquement des jeunes délinquants, est souvent mise en avant. Dans ce dossier, Terrains de luttes souhaite revenir sur une dimension moins visible mais tout aussi importante de cette redéfinition de l’Etat : les transformations du métier d’éducateur ou de travailleur social. En effet, ce ne sont pas seulement les moyens affectés au travail socio-éducatif qui sont modifiés par la remise en cause de l’Etat social mais également par les conditions de travail et le contenu du métier.
Pour éclairer ces transformations, Terrains de luttes a interrogé deux travailleurs sociaux : un éducateur de la PJJ en France et un éducateur et militant anglais. Ils reviennent sur la remise en cause de la dimension militante associée au départ à leur métier, sur les transformations du recrutement des éducateurs et de leur hiérarchie, sur le crédit de plus en plus important apporté à l’expertise psychologique au détriment de la connaissance du terrain et des jeunes, sur la bureaucratisation de ce secteur qui dépolitise leur intervention.
Photothèque Rouge/ F. Houlgatte
Photothèque Rouge/ F. Houlgatte

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