lundi 11 février 2013

Prix PAPON décerné au Maire de FROUZINS (31)

En ce jour du 27 janvier 2013, j’ai le grand honneur en tant que vice-présidente du CRAP, Comité pour la Restauration de l’Autorité Publique, de vous remettre le prix qu’à l’unanimité notre conseil vous a attribué, dans la catégorie « Démocratie locale ».

Avant de vous transmettre le diplôme qui vous est échu, permettez-moi de dire quelques mots de cette haute gratification, et ensuite de rappeler au vu de tous les mérites insignes qui vous l’ont valu.

Ce prix est intitulé Prix Attribué Pour Ostracisme Notoire.


Oh je sais quelques belles âmes, qui sait même ici parmi l’assistance, pourront s’offusquer de cet intitulé, mais elles ignorent la nuance…l’ostracisme n’est pas le racisme, il n’implique nullement un regard discriminatoire sur autrui, il désigne simplement cette volonté des braves gens de rester entre soi, et par conséquent d’écarter de la communauté naturelle tout qui pourrait la perturber. La démocratie athénienne a inventé le terme et l’a mis en application sans état d’âme.

Et ne sommes nous pas, nous républicains, les fils d’Athènes ?

Or, Monsieur le Maire, vous êtes dans le droit fil de cet héritage, et pour rester dans le monde antique, votre action vis-à-vis de ces nouveaux métèques que sont notamment les gens du voyage, l’a fortement montré.

Je ne parle pas de ce spectaculaire labourage de la plate-forme du supermarché qui pouvait servir d’aire d’accueil à ces errants, là nous sommes dans une mesure franche et vigoureuse tout à fait élémentaire.

Je parle de votre ténacité à débusquer l’intrus derrière ses masques, le nomade derrière
l’agriculteur, l’indigent derrière le petit propriétaire, et en fin de compte le voleur de poules derrière l’éleveur de poules, car Monsieur le Maire, vous avez la mémoire du terroir, et le bon sens populaire de notre belle nation française qui sait reconnaître les siens en fonction de leurs gênes.

Voilà donc une famille qui au mépris de la loi - et je me réfère ici notamment à la loi Lopsi 2 votée sous notre regretté Président Nicolas Sarkozy - a stationné sans pudeur sa caravane, sur un terrain qu’il avait acquis dieu sait comment, et y a de plus construit un chalet, comme si on était en Suisse… Mais là ou vous avez montré toute votre habileté, c’est qu’au lieu d’user de la force après un jugement qui vous donnait raison, ce qui, nous vous comprenons, vous aurait mis en délicatesse vis à vis de vos collègues et amis politiques, vous avez choisi la subtilité. Après avoir promis de souscrire à un permis de construire à l’issue d’un procès qui préconisait une solution à l’amiable, vous avez soumis ce Monsieur Frédéric à un marathon administratif parsemé de demandes de pièces administratives dans le but de le dégoûter de votre commune.Vous lui avez astucieusement contesté le statut d’agriculteur, malgré l’attestation de la
Confédération Paysanne, ce qui aurait immédiatement légalisé son habitation. Vous lui avez même offert généreusement une place en HLM., sachant bien sûr qu’il la refuserait du fait des exigences de son métier.
Devant l’obstination de la partie adversaire, soutenue par les habituels contestataires, vous n’avez pas plié, six fois de suite vous avez refusé le permis. Et puisqu’il s’enferrait, vous lui avez refusé l’eau potable et compliqué son accès à l’électricité.

Vos détracteurs devraient pourtant savoir que vous êtes inatteignable : vous êtes membre de la Commission Permanente d’un Conseil Général qui a voté un schéma départemental pour les gens du voyage qui prévoit l’implantation de terrains familiaux, et d’un parti politique hostile aux discriminations, ce qui vous protège de toute accusation de racisme.


Mais votre première obligation, ce n’est pas à votre parti ni à vos pairs que vous la devez,
mais à vos électeurs et au destin futur d’une commune en zone péri urbaine destinée à
accueillir de nouveaux lotissements. Une commune que la persistance sur son sol de paysans et à fortiori de gens du voyage, même sédentarisés, et avec des enfants même intégrés et scolarisés, empêcherait de se développer dans l’aisance et le bien-être commun.

C’est au vu de votre position volontaire et courageuse, indifférente aux critiques de tout bord, fût-ce celles de l’actuel hôte de l’Elysée que nous vous avons distingué
 
Le Maire :
Madame, je suis très honoré par cette distinction qui récompense un dur et long labeur, dans cette traque aux irréguliers. Nos adversaires sont coriaces et savent user des bons sentiments qui leur assurent l’appui et la solidarité de toutes sortes d’individus et d’associations de farfelus, mais nous ferons preuve de fermeté, je vous le garantis, je suis le Maire de cette commune de Frouzins, je suis ici chez moi, et c’est moi qui fais la loi chez moi.

Mais votre première obligation, ce n’est pas à votre parti ni à vos pairs que vous la devez,
mais à vos électeurs et au destin futur d’une commune en zone péri urbaine destinée à
accueillir de nouveaux lotissements. Une commune que la persistance sur son sol de paysans et à fortiori de gens du voyage, même sédentarisés, et avec des enfants même intégrés et scolarisés, empêcherait de se développer dans l’aisance et le bien-être commun.

C’est au vu de votre position volontaire et courageuse, indifférente aux critiques de tout bord, fût-ce celles de l’actuel hôte de l’Elysée que nous vous avons distingué.
 
La Vice-Présidente :

Merci Monsieur le Maire, afin de marquer de façon spectaculaire votre détermination et avant de recevoir le prix, veuillez accomplir un geste qui vous est coutumier, couper ce ruban tricolore, pour ouvrir à Frouzins la voie d’un radieux avenir.

La Vice-présidente tend des ciseaux au Maire qui coupe le ruban, le bloc de béton tombe et écrase la petite maison.

La Vice-Présidente donne son diplôme au Maire.

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